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La peinture belge du XXe siècle à nos jours


La fin du XIXe siècle en Belgique est dominée par Le Groupe des Vingt (ou Les XX), un cercle artistique d’avant-garde fondé à Bruxelles en 1883 et qui comprend, entre autres, James Ensor, Fernand Khnopff, Théo van Rysselberghe et Guillaume van Strydonck. Anna Boch, Georges Lemmen ou Henry de Groux les rejoindront ensuite. La Libre Esthétique succède au groupe des XX jusqu’à la guerre de 14-18, avec Émile Claus ou William Degouve de Nuncques.

La Belle époque et la première guerre mondiale

C’est une période féconde. Bruxelles et Anvers sont considérées comme des places d’art internationales. Elles regardent vers Paris, mais également et presque autant vers l’Allemagne et l’Angleterre. Les influences principales sont l’impressionnisme (Emile Claus, Anna Boch, Emmanuel Viérin ou Albert Coppens), l’Art nouveau (Fernand Khnopff), le symbolisme (Léon Frédéric, William Degouve de Nuncques, Henry de Groux, Léon Spilliaert, Valerius De Saedeleer, Jean Delville…). Jules Schmalzigaug, lui, est influencé par le futurisme italien, tout comme Edmond Van Dooren.
Le conflit mondial ne décime pas vraiment les jeunes artistes, grâce à une stabilisation relativement rapide du front de l’Yser et aux possibilités de fuite qu’offrent la Hollande et l’Angleterre durant la phase de négociations. Frits Van den Berghe, Gustave De Smet et d’autres découvent ainsi l’expressionnisme aux Pays-Bas. Rik Wouters y trouve la consécration peu de temps avant de mourir. Gustave Van de Woestyne, Léon De Smet, Émile Claus, Hippolyte Daeye et Constant Permeke partent eux pour l’Angleterre, où ils peuvent exposer et évoluer (Léon De Smet, Constant Permeke), et travailler en toute liberté, comme Émile Claus.

La modernité d’après guerre

James Ensor est considéré comme un des grands précurseurs de l’expressionnisme. Mais ce n’est qu’après la Première Guerre mondiale que se forme un mouvement expressionniste cohérent en Flandre belge, dont les pionniers sont des artistes de l’école dite « de Sint-Martens-Latem » (Laethem-Saint-Martin), du nom d’un village des environs de Gand. Parmi ces artistes : Constant Permeke, Gustave De Smet, Frits Van den Berghe ou Gustave Van de Woestijne. Un deuxième courant, divisionniste, est notamment représenté par Theo van Rysselberghe.
A la même époque, un groupe d’artistes de Bruxelles et de ses environs qui, dans leur réaction anti-impressionniste, sont arrivés à une sorte de compromis entre cubisme et fauvisme, vont prendre peu à peu le nom de fauvistes brabançons. Les pionniers en sont Rik Wouters, Ferdinand Schirren ou Jos Albert, réunis dans l’atelier libre « l’Effort ». Jean Brusselmans, Anne-Pierre de Kat, Louis Thevenet, Médard Verburgh, Philibert Cockx ou Willem Paerels (né aux Pays-Bas) en feront également un temps partie. Felix De Boeck, Edgar Tytgat, Georges Creten, Jan Cockx, Jean Vanden Eeckhoudt ou Prosper De Troyer peuvent également être classés à certain moment de leur carrière, parmi ces fauvistes brabançons.
La fin des années 20 voit en réalité une multiplication des courants – avec des peintres qui, souvent, passent de l’un à l’autre : surréaliste, avec René Magritte, Paul Delvaux ou Marc Eemans ; expressioniste avec Edgard Tytgat, Jean Brusselmans, Gustave de Smet ou Prosper de Troyer ; les premiers modernistes, avec Victor Servranckx, Marcel-Louis Baugniet, Karel Maes, Pierre-Louis Flouquet, Floris Jespers, Georges Vantongerloo ; réalisme, avec Henri Wolvens ; sans oublier le groupe Nervia, fondé à Mons en 1928. Ce groupe qui, comme celui de Laethem, ne défendait aucun programme, comportait surtout des élèves de l’Académie de Mons : Louis Buisseret, qui en devint directeur en 1928, Anto Carte, Frans Depooter ou le Baron Pierre Paulus De Châtelet.

De La Jeune Peinture Belge à l’abstraction

En 1945, La Jeune Peinture belge est créée à l’initiative de l’historien et critique d’art Robert Delevoy, créateur et directeur de la galerie Apollo. Malgré sa brève première existence (elle est dissoute en 1948), cette association tient une place majeure dans l’histoire de l’art de l’après-guerre de la Belgique. Outre le sculpteur Willy Anthoons, elle comprend les peintres René Barbaix, Gaston Bertrand, Anne Bonnet, Jan Cox, Marc Mendelson, Mig Quinet, Rik Slabbinck, Louis Van Lint, Odette Collon, entre autres. James Ensor en est le Président d’honneur. La Jeune Peinture Belge est probablement le premier mouvement artistique où les femmes occupent une place déterminante (excepté l’Avant-garde Russe). Plus tard, Pierre Alechinsky, Jean Milo, Antoine Mortier, Luc Peire, ainsi que Georges Collignon, Jo Delahaut ou Jean Rets rejoindront l’association. Son objet est de « Servir l’art belge vivant, sans préjudice d’école et de tendance ».

Belge et abstrait

Comme en France et dans de nombreux pays européens, l’art abstrait belge connaît deux grandes périodes : au début des années 20, alors que le cubisme et le futurisme ont déjà révolutionné la représentation traditionnelle, et au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Dans les années 20, une des premières à infléchir la peinture vers l’abstrait est Marthe Donas, qui a étudié à Paris et qui intrigue l’avant-garde sous le pseudonyme masculin de Tour Donas. Partant de la figure humaine traitée en perspectives multiples (dans la veine cubiste), elle ouvre ses toiles à un champ d’expérimentations plus libre et non figuratif. A ses côtés, des artistes comme Pierre-Louis Flouquet, Paul Joostens ou Georges Vantongerloo sont fascinés par la ville et l’architecture moderniste dont les lignes fluides entrent en cohérence avec l’esthétique géométrique et ils traduisent cette fascination dans leurs œuvres qui mêlent parfois art et considérations mathématiques. Mais c’est le mouvement Plastique pure, auquel appartient aussi Victor Servranckx, Marcel-Louis Baugniet ou Karel Maes, qui théorise véritablement la volonté d’abandonner la conception classique du tableau en tant qu’espace de représentation tridimensionnel. Désormais, la toile devient vraiment autonome et le vocabulaire géométrique s’exonère de toute référence à une réalité quelconque.
Mais ce mouvement, qui a Bruxelles et Anvers pour foyers principaux, est relativement éphémère et certains peintres abandonnent l’abstraction pure pour se tourner vers le surréalisme ou vers la décoration, cherchant ainsi à décloisonner les arts pour les rendre plus populaires, à l’instar d’une Sonia Delaunay en France.
Il faut attendre la fin de la Guerre et la création du mouvement Art abstrait (1952-1956) pour que l’abstraction géométrique belge retrouve toute sa vigueur. Jo Delahaut est un des principaux artisans de cette renaissance. Tout autant artiste que théoricien, il a recours à l’utilisation d’une forme comme module (un demi-cercle ou un rectangle dont l’angle est arrondi) qu’il répartit de manière plus ou moins égalitaire sur la toile. D’autres artistes, comme Gaston Bertrand, poussent loin, dans ces années 50, l’étude de la géométrie dans l’espace. Mais là encore, une scission s’opère rapidement au sein du groupe entre ceux qui optent pour une abstraction géométrique stricte (comme Delahaut) et ceux qui lui préfèrent une abstraction lyrique et impulsive, proche de « l’Action Painting ».
En 1950, Georges Collignon crée avec Pol Bury le groupe Réalité-Cobra, premier groupe belge pour la défense de l’art abstrait. Ils rejoignent le groupe Art Abstrait fondé par Jo Delahaut et Jean Milo avec aussi Léopold Plomteux, Albert Saverys…
Dans les années 60, c’est le mouvement et la tendance cinétique qui contaminent la peinture abstraite traditionnelle et lui font prendre une forme hybride entre tableau, sculpture et relief. Pol Bury, avec ses poétiques sculptures motorisées qui évoluent sous les yeux du spectateur, en est un des meilleurs représentants. Mais Walter Leblanc, dont les œuvres sont rythmées par la tension des matériaux (acier, bandes de polyvinyles et fils de coton), préfère trouver le mouvement à l’intérieur de la toile et l’ouvrir sur un nouvel espace, un peu à la manière d’un Fontana. Le poète et théoricien Michel Seuphor, dont l’œuvre plastique est dominée par l’utilisation exclusive du dessin à la plume et à l’encre de chine qu’il appelle « dessins à lacunes », bénéficie lui aussi de cette nouvelle dynamique. Quant à Louis Dusépulchre et Léon Wuidar, plus tard, ils reviennent tous deux à la fascination pour l’architecture, le premier en privilégiant une sculpture monochrome dans laquelle il insère des diodes à la limite du visible et le second en réalisant de nombreuses œuvres dans l’espace public.
Mais qu’elle soit géométrique ou lyrique, à partir des années 1950 l’abstraction devient pour ainsi dire le genre artistique officiel, en Belgique comme à Paris et ailleurs, rejetant à la marge le reste de la production.

CoBrA

CoBrA est créé en 1948. Son nom est l’acronyme de « Copenhague, Bruxelles, Amsterdam », du nom des villes de résidence de la plupart des membres fondateurs : Egill Jacobsen, Asger Jorn, Karel Appel, Constant, Corneille et les belges Christian Dotremont, Pierre Alechinsky, Pol Bury, Georges Collignon. Souhaitant s’abreuver aux sources premières de la création, ils vont chercher leurs modèles auprès de formes artistiques non encore contaminées par les normes et les conventions de l’occident : les totems et les signes magiques des cultures primitives, la calligraphie orientale, l’art préhistorique et médiéval, mais aussi l’art primitif ou l’art naïf.
Pendant ce temps, le surréalisme s’impose à l’étranger. René Magritte puis Paul Delvaux connaissent enfin la reconnaissance internationale – faisant, en Belgique, de nombreux émules : Jane Graverol, E.L.T. Mesens, Gaston Bogaert (également écrivain), Jean Ransy, Koen Scherpereel, Marc Eemans, Marcel Delmotte, Rachel Baes, Suzanne Van Damme ou les sculpteur Vic Gentils et Roel D’Haese.

Retour de la figuration

En réaction à la chape institutionnelle de l’abstraction, les années 60 et 70 vont marquer un net retour à la figuration, à travers le pop’art (Evelyne Axell, Antoon de Clerck ou le précurseur Roger Raveel), l’hyperréalisme (Roger Wittevrongel ou Marcel Maeyer) ou la Nouvelle figuration (Etienne Elias, Raoul De Keyser, Yvan Theys), prolongement du mouvement CoBrA – en étroite connexion avec la Nouvelle Figuration néerlandaise (Alphons Freijmuth, Reinier Lucassen) qui se développe au même moment.
Jan Cox, qui a longtemps vécu aux Etats-Unis, ou Serge Vandercam, également photographe, céramiste, sculpteur, et qui a commencé comme expressionniste abstrait, sont également représentatifs de cette période.
C’est dès la fin des années 1950 que Roger Somville, qui entendait placer l’homme au centre de son art, lutta contre la tendance croissante de la peinture dite « moderne » à la perte de sens et à la déshumanisation – qu’il dénonça dans plusieurs livres – ce qui le situe comme un précurseur important de ce retour à la figuration. Membre du Parti communiste belge, il soutenait : « un art public exaltant la vie et le travail des hommes, leurs luttes, leurs souffrances, leurs joies, leurs victoires et leurs espoirs ; un art à placer à la portée de tous, là où passent et vivent les hommes ».
A la fin des années 1970, les peintres européens se révoltent contre l’hégémonie de l’art conceptuel américain. De la Transavanguardia en Italie à la Neue Wilde en Allemagne, un style néo-expressionniste émerge, violent et sans compromis. Philippe Vandenberg est un des principaux représentant Belge de cette mouvance. Nourri d’histoire de l’art et de littérature, il aime les mots, les chiffres, les mythes et les légendes dont il charge ses peintures.
Les années 80 et 90 sont l’occasion de multiplier les expériences et les modes d’expression, à une époque où la pertinence de la peinture est mise en doute par certains, la jugeant inapte à rendre compte du bouillonnement hétérogène de notre société contemporaine. Les peintres mettent alors en scène leurs œuvres à travers des installations, comme c’est le cas pour Philippe Van Snick, Thierry de Cordier, Marthe Wéry ou Francis Alÿs… Luc Tuymans est l’une des figures emblématiques de cette nouvelle génération de peintres et est de plus en plus considéré comme l’un des artistes les plus influents de sa génération.

L’avenir

Fiscalité avantageuse aidant, Bruxelles est aujourd’hui en pleine effervescence artistique. Les galeries y poussent comme des champignons, performances et installations se multiplient, et les acteurs de l’Art Contemporains n’en finissent pas de rivaliser d’ingéniosité et de créativité. Les peintres belges expérimentent tout azimut.
Capitaine Lonchamps, disciple pataphysicien influencé par la machine à peindre de Jarry, dadaïste pointilliste et potache, recouvre des photographies anciennes ou des toiles d’autres artistes de silhouettes noires mouchetées de blanc. Jan de Vliegher peint dans un style qui fait irrésistiblement penser à Wayne Thiebaud. Bruno Vekemans va chercher au Congo ou à Cuba la matière des ses dernières toiles. Walter Swennen part d’un objet, d’une anecdote, d’un mot ou d’un support pour provoquer des collisions ; sur la toile, où peinture et dessin se rejoignent, la technique s’improvise alors, librement créée pour l’occasion par ce bidouilleur expérimenté. Chez Jan Van Imschoot, on retrouve des références à des œuvres de grands maîtres de la Renaissance, mais également à Matisse, René Daniëls, Luc Tuymans ou à lʼÉcole de Leipzig de Neo Rauch. Koen Van den Broek limite ses paysages à la ligne sans fin d’un trottoir et, par l’anecdotique, touche à l’universel. Annie-Mie Van Kerckhoven mélange dessin, peinture, photo et impression numérique. Quant à Fik van Gestel, il s’inspire de la théorie du chaos… On peut également citer Harold Ancart, qui vit et travaille à New York.
Michaël Borremans s’inspire de l’art du 18ème siècle ainsi que des œuvres de Manet, Degas ou Diego Vélasquez. Il est actuellement le peintre vivant « le plus cher de Belgique » : son tableau de 2011, Jeune fille avec un canard, s’est vendu 2,7 millions d’Euros (3,2 millions de $) en 2015 chez Sotheby’s (cela ne signifie pas que l’artiste, qui s’est dit « choqué » par cette somme, va devenir méga-riche : il aura seulement droit à l’indemnité statutaire de 12 500 € correspondant au « droit de suite » sur la revente d’une œuvre). Luc Tuymans le suit de près avec Rumour, un tableau de 2001 vendu 2,7 millions de $ en 2013.
Bref, à l’image d’un Jan Vanriet, de nombreux artistes poursuivent avec passion et intelligence la longue tradition picturale de la Belgique, en étant bien ancrés dans leur époque et, n’en déplaise aux augures, sans démériter face aux autres moyens d’expression. D’ailleurs 6 artistes belges figurent dans le classement Artprice 2015 pour l'art contemporain : Michaël Borremans (110ème), Luc Tuymans (168ème), Harold Ancart (290ème), Francis Alÿs (380ème) et les plasticiens Wim Delvoye (171ème) et Berlinde de Bruyckere (217ème).

Souce: graphiste-webdesigner.fr

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